“L’esprit de Charlie” ne doit plus être amalgamé à “l’autre France”
joelle fiss 8 janv. 2016
“L’esprit de Charlie a battu celui de Marine Lepen, Le Monde, 7 janvier 2016. En 2015, la France a été très aimée. Et très incomprise. Elle est aimée, dès janvier 2015 lors des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. En dehors d’une colère violente anti-Charlie dans les pays islamiques, ailleurs on aime la France, ses valeurs, sa fraternité, sa liberté.Mais très rapidement, Charlie divise, même entre amis. Car tout au long de l’année, le message français ne passe pas toujours. Un débat vigoureux d’envergure globale tente de répondre à la question : Charlie est-il raciste ou antiraciste ? Souvent incompris, les antiracistes sont accusés, à tort, de racisme. Il faut s’acharner à expliquer la culture de satire politique en France : Charlie ne vise pas à se moquer des musulmans, mais à faire une critique du djihadisme. Le journal satirique ne vise pas à renforcer les préjugés, mais à les casser. L’argument est parfois compris, parfois réfuté.